Transmettre notre héritage
Marie-Ange Siranousian, présidente des YP Valence
Marie-Ange Siranousian est engagée à l’UGAB depuis son enfance. Après avoir été animatrice à la Colonie de vacances et bénévole à l’UGAB Jeunes Valence, elle organise aujourd’hui en tant que présidente des Jeunes Professionnels (YP) des événements culturels, communautaires et des actions humanitaires pour animer le réseau valentinois. Soucieuse d’avoir un impact en diaspora et en Arménie, Marie-Ange est particulièrement sensible aux valeurs de solidarité, d’inclusion et de bienveillance portées par l’UGAB.
Comment a débuté votre engagement à l’UGAB ?
Mon engagement à l’UGAB a commencé dès l’enfance. Ma mère, originaire de Turquie, s’est investie très tôt au sein de l’organisation, dès son arrivée à Valence. Son engagement depuis plus de 30 ans a donc tracé un chemin que j’ai naturellement suivi.
À l’adolescence, j’ai rejoint le comité de l’UGAB Jeunes Valence. J’ai aussi été active dans les équipes sportives, notamment dans l’équipe de basket féminine, et ce pendant toute mon adolescence, avec des moments inoubliables comme notre participation aux Jeux panarméniens de Genève et de Vienne.
Plus tard, j’ai eu la chance d’être animatrice à la Colonie de Vacances de l’UGAB en Haute-Savoie, où j’ai pu partager les valeurs arméniennes avec la nouvelle génération. Après avoir quitté Valence pour mes études et ma carrière, j’ai toujours trouvé le moyen de participer aux événements de l’UGAB, grâce à la présence des sections locales dans le monde.
Quels aspects de l’organisation vous ont attiré ?
Valence est une petite ville mais elle possède une vie associative et une communauté incroyablement riches. Entre les différentes associations, les églises, les écoles et les jumelages avec des villes arméniennes, les opportunités pour s’engager ne manquent pas.
Après avoir passé plus de dix ans à Paris, Toulouse et Hong Kong, je suis revenue à Valence et j’ai intégré la section locale de l’UGAB. Le comité des Young Professionals (Jeunes Professionnels) venait d’être créé par Gayané Kaskassian, ma prédécesseure et amie de longue date. Il était donc évident pour moi de rejoindre le comité pour m’y investir. Cela relevait d’une volonté de transmettre notre héritage mais aussi de m’engager pour la cause arménienne.
Ce qui me touche particulièrement à l’UGAB, c’est son inclusivité et son ouverture d’esprit : tout le monde y a sa place, quel que soit son parcours. Ce qui m’a vraiment convaincue de rejoindre l’organisation, c’est sa portée et ses actions à l’international. Saviez-vous que l’UGAB rassemble plus de 500 000 bénévoles dans une cinquantaine de pays ?
L’organisation connecte et rassemble des personnes du monde entier, grâce à des événements comme le Focus ou encore les Assemblées Générales, et permet de mettre en commun des idées et des actions sur le long terme. La fiabilité et l’impact concret de l’UGAB en font une force unique pour servir les communautés locales et celles en Arménie.
Pouvez-vous décrire les objectifs de votre comité et de quelle manière celui-ci sert la communauté arménienne locale ?
La section de l’UGAB Valence a récemment pris un nouveau départ en emménageant dans des locaux modernes et spacieux, un projet ambitieux rendu possible grâce à la vision et au travail de notre ancien président, Kévin Markarian, et de son équipe. Ce changement a insufflé un nouvel élan à nos initiatives, en particulier celles menées par le comité YP. L’UGAB Valence apporte depuis de nombreuses années son soutien à l’école franco-arménienne Kévork Arabian de Valence, dont je suis également co-présidente. Servir l’Arménie et soutenir la diaspora locale sont au cœur de nos objectifs et constitue notre identité.
Nos objectifs, sous la direction de notre nouveau président Grégory Manoukian, sont d’honorer cet héritage tout en regardant vers l’avenir : poursuivre les événements traditionnels comme les lotos, les soirées festives et culturelles, renforcer la dynamique des YP en créant des moments de rencontre pour les jeunes et en valorisant nos talents professionnels et enfin, inspirer et fédérer tous ceux qui partagent notre amour pour l’Arménie.
Si vous pouviez décrire votre programme en 3 mots, quels seraient-ils ?
Pérennité, engagement et solidarité.
Pérennité car nous assurons la continuité de nos actions en recrutant de nouveaux membres, en rajeunissant nos équipes et en ouvrant encore davantage nos portes aux amis de l’Arménie.
L’engagement qui nous permet de renforcer notre impact avec des missions humanitaires concrètes et des actions qui font la différence.
Enfin, une solidarité qui assure le bien-être de tous les Arméniens, que ce soit en diaspora ou en Arménie.
Pourriez-vous nous décrire certaines de vos récentes réalisations et les projets que vous souhaiteriez mener dans le futur ?
En novembre 2024, nous avons organisé un YP Talk intitulé « Secrets d’étoiles », suivi d’une dégustation de vins d’exception, en présence de David Sinapian, président du groupe Pic et époux de la cheffe triplement étoilée Anne-Sophie Pic. Ce fut une soirée à la fois inspirante et conviviale, qui a rassemblé près d’une centaine de personnes !
Nous avons également mis en place des afterworks thématiques pour rassembler les jeunes et les moins jeunes, avec des événements de networking comme les concerts Jazz Mazz. Mais ce qui nous tient peut-être le plus à cœur, ce sont nos participations aux programmes humanitaires de l’UGAB en Arménie, l’un des piliers de notre engagement.
La première mission, en janvier 2021, s’est déroulée à Stepanakert, dans un contexte particulièrement difficile juste après la guerre des 44 jours. Nous étions le premier groupe de l’UGAB à pouvoir accéder à cette région. Cette expérience nous a profondément bouleversés : nous avons constaté de nos propres yeux les défis immenses auxquels les habitants étaient confrontés, mais aussi leur résilience et leur dignité face à l’adversité. Ce voyage a également permis de créer des liens humains très forts, à la fois entre les membres de notre groupe mais aussi avec les équipes locales de l’UGAB en Artsakh.
Notre deuxième mission, en avril 2023, s’est inscrite dans le cadre du programme AGBU ACT (Armenians Come Together). Nous nous sommes rendus dans les régions d’Armavir et d’Ararat, auprès des réfugiés déplacés d’Artsakh. Ce qui a rendu cette mission unique, c’est la participation d’amis non-arméniens, qui ont découvert pour la première fois la richesse de l’Arménie. Leur regard a apporté une perspective nouvelle et souligné l’importance de la solidarité et de l’inclusion, des valeurs chères à l’UGAB.
Nous nous préparons pour une troisième mission prévue à l’automne 2025. Nous avons déjà commencé à collecter des fonds grâce aux bénéfices générés par nos événements. Ce voyage sera une nouvelle occasion de tisser des liens entre la diaspora et l’Arménie, tout en témoignant de notre engagement à bâtir une Arménie plus forte.
En parallèle, nous souhaitons pérenniser notre émission de radio mensuelle sur Radio A, avec l’idée de l’adapter en podcast pour toucher un public plus large. Nous relançons aussi nos cours de cuisine arménienne, très populaires, et souhaitons organiser davantage d’événements culturels.
Y a-t-il une chose que vous souhaiteriez que les gens sachent à propos de l’UGAB ?
L’UGAB est bien plus qu’une organisation : c’est une famille. Sa devise, « l’union fait la force », résume ses valeurs profondes. Depuis plus de 100 ans, l’UGAB travaille pour le bien-être et la prospérité des Arméniens du monde entier, avec des programmes qui soutiennent l’éducation, l’émancipation des femmes et le développement socio-économique, la culture et les actions humanitaires. Nous travaillons tous ensemble à rendre l’Arménie plus forte et plus ouverte sur le monde, tout en restant enracinés dans notre histoire et nos traditions. Que vous soyez Arménien ou simplement un ami de l’Arménie, vous trouverez toujours votre place à l’UGAB.
Comment votre engagement au sein de l’UGAB a-t-il forgé votre identité au sein de votre famille, auprès de vos amis et dans votre carrière ?
Depuis mon enfance, j’ai eu la chance de vivre pleinement la richesse de ma double culture, mêlant mes racines arméniennes et mon identité française. Mon engagement à l’UGAB a été une extension naturelle de cet héritage, mais aussi une véritable école de vie. Il m’a permis de renforcer des valeurs essentielles comme la bienveillance, l’empathie, la solidarité, le travail collectif et le bénévolat. Ce sont des principes que je porte aujourd’hui fièrement dans ma vie personnelle et professionnelle.
Sur une note plus personnelle, quelle est votre tradition, recette ou fête arménienne préférée ?
J’ai un attachement particulier pour la fête de Vartanantz car elle résonne avec mon engagement à l’UGAB. Cette fête va bien au-delà d’un simple événement communautaire : elle incarne la résilience, le courage et la transmission d’un héritage précieux. Célébrer Vartanantz, c’est transmettre aux nouvelles générations ce message d’unité, de résistance et d’attachement à nos racines. C’est exactement ce qui me motive dans mon engagement : préserver notre identité et la transmettre avec fierté.
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